Michaël Peter Pan manqué

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Pourquoi Michael jackson est un Peter Pan manqué !

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 » Le Peter Pan de la pop » :

une périphrase parmi tant d’autres que l’on entend et lit ces jours-ci à propos de Michael jackson .  Pas sûr, pourtant, que ce dernier se serait plu dans la version originale de Neverland, qui n’a rien du parc d’attraction éponyme, propriété du chanteur.

Le Roi de la Pop s’est pas contenté de nommer sa propriété d’après l’île créée par   James Matthew Barrie  . Certains traits de sa troublante personnalité le rapprochent aussi de son héros. Alors que M.J. est au goût du jour, tâchons de rappeler qui est vraiment Peter Pan, à l’aune de la figure du chanteur.

Avant de s’ajouter à la longue liste des héros Disney, Peter Pan est né de l’imagination de J.M.   Barrie,  écrivain écossais de la fin du 19e siècle.  Pour amuser ses jeunes amis, cet homme un peu marginal, pas très à l’aise dans son costume d’adulte,  invente Peter, petit garçon qui s’est envolé loin de Londres pour ne plus grandir. Il a rejoint l’île de Neverland, pays rêvé des enfants où le cauchemar n’est jamais loin. La suite, on la connaît : il y a Wendy, mi-maman, mi-amoureuse de Peter, les Garçons Perdus, bande de joyeux orphelins, et bien sûr le Capitaine Crochet, l’ennemi juré de Peter Pan.

Deux enfances (en)volées.

Peter a quitté le monde réel pour « ne jamais devenir un homme, et toujours s’amuser ». Même quand Wendy tente de lui vendre un foyer accueillant et aimant, il refuse de rejoindre la grisaille londonienne. Il veut bien jouer au mari, tant que ça reste pour du faux. Michael Jackson a construit un paradis pour les enfants, alors que lui fut privé d’enfance : répétitions acharnées avec les Jackson Five dès ses six ans, un père violent, etc.

Deux hérauts du transgenre ?

D’un côté on trouve Peter, être asexué (sans scrupules, il brise les élans passionnés de Wendy), lancé dans une lutte jusqu’à la mort contre le Capitaine Crochet, symbole d’une virilité toute-puissante et fascinante (Wendy ne sait parfois plus où donner de la tête).

Le temps passe, mais pas pour eux.

Les rides, c’est bon pour les autres… Peter n’a aucune notion du temps qui passe. Lorsqu’il débarque chez Wendy après un an d’absence, c’est comme s’ils s’étaient vus la veille, alors que la pauvre s’est languie des nuits durant. En apparence, le corps de Michael Jackson non plus n’est pas éprouvé par la vieillesse. Il aurait eu 50 ans cet été. On lui en aurait donné 20 de moins.

Neverland, très loin de la Californie.

La pop star aura réussi à ressembler, autant que possible, à son héros. Pourtant, le gigantesque ranch qu’il a fait construire n’a pas grand-chose à voir avec l’île imaginée par J.M. Barrie. Alors que Michael Jackson a voulu concevoir un petit paradis pour les enfants, le Neverland du livre donne la part belle à la violence et à la mort. Peter et les Garçons Perdus y massacrent des pirates en toute insouciance, tandis que ceux-ci ont la bonne idée de cuisiner un gâteau empoisonné pour la joyeuse marmaille. Wendy et ses frères sont mi-exaltés, mi-effrayés par cet endroit où la loi de la jungle l’emporte.

L’histoire est sans fin.

« La mort doit être une aventure extraordinaire ! » s’écrit Peter le crâneur, à deux doigts de périr noyé. Il peut se le permettre, lui qui ne passera jamais de l’autre côté. Gageons que Michael Jackson aura su, à sa manière, atteindre une forme d’immortalité.

A lire :

Peter Pan, de J.M. Barrie, éditions Librio.

 

Retour sur :Le syndrome de Peter Pan 

 

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